Récemment, j’ai moi-même été en posture de victime… dans mon propre groupe. Et quelqu’un a voulu me « sauver ».
Résultat : ça n’a fait qu’empirer les choses et renforcer le conflit.
Voici ce qui s’est passé — et comment j’ai complètement changé de posture.
Je suis l’une des fondatrices du collectif où je vis depuis 12 ans. Ces derniers mois, je ne me sentais pas bien. Chaque réunion était une épreuve. J’avais l’impression qu’on voulait me changer, qu’on me coupait les ailes, qu’on me poussait dehors.
Quand j’ai confié mon mal-être à une autre membre, elle a voulu m’aider… Elle m’a écoutée, réconfortée, mais aussi donné plein de conseils pour que ça aille mieux.
Et là, tout s’est figé.
Je me suis sentie encore plus incomprise, encore moins aimée pour qui je suis. J’en suis venue à penser :
« C’est injuste… Après tout ce que j’ai fait pour ce groupe ! »
J’étais en pleine posture de victime, comme le décrit Stephen Karpman dans son « triangle dramatique » (ou « triangle de Karpman »), qui relie trois rôles : victime, sauveur, persécuteur.
Lors d’un atelier en ligne que j’ai récemment animé sur les tensions en collectif, j’ai expliqué comment ce triangle alimente les conflits. Il transforme un simple désaccord en une spirale de violence (parfois même explosive ). Et surtout : il nous empêche de sortir du conflit.
Ce que j’ai vécu m’a permis de voir concrètement que quand je me place en victime, je « fabrique » un sauveur.
Mais ce rôle ne règle rien. Il empêche même le conflit de se résoudre.
Pour sortir de cette impasse, j’ai dû reconnaître que j’étais en posture de victime. Prendre du recul.
Et là, j’ai vu autre chose : je suis en train de créer un autre collectif, très grand, très ambitieux…
J’ai compris que mes attentes avaient changé. Que je ne trouvais plus autant de sens là où je suis.
J’ai même vu que je pouvais inconsciemment saboter mes relations… pour que le départ soit plus facile.
Ouch.
Une fois cette prise de conscience faite, j’ai décidé de changer de posture.
J’ai assumé ma part. J’ai repris ma souveraineté.
Et j’ai choisi de m’accorder trois mois de répit :
– plus de réunions,
– plus de décisions structurantes,
– juste : lâcher prise, observer ce qui se passe en moi, notamment autour du besoin de contrôle…
…tout en continuant à contribuer à la vie quotidienne, à garder le lien social.
Résultat ? Mes relations avec le collectif vont BEAUCOUP mieux.
Mais une grande question reste en suspens :
Comment un groupe peut-il répondre de façon saine à une personne en posture de victime ?
Comment créer des espaces pour désamorcer les tensions quand ce genre de dynamique émerge ?
Lors de mon prochain atelier en ligne, le mardi 15 avril à 20h30, je vous montrerai : – comment instaurer une culture du feedback,
– comment ouvrir un espace de régulation bienveillant,
– et comment ces pratiques peuvent transformer durablement les tensions dans vos collectifs.
J’ai hâte de vous aider à sortir de ces rôles qui nous enferment, à retrouver votre puissance, et à permettre à votre groupe de toucher un nouveau niveau de souveraineté, de consentement, d’autonomisation… et de connaissance de soi.